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“Faut-il prendre de haut le Bassin d’Arcachon qui se la joue cool ? Pas exactement, il faut le voir de haut. On l’aura vite compris aux premières feuilles tournées d’un de ces innombrables albums qu’il a  engendré. Leurs photos, de celles que je définis ” vues de mouettes ” plutôt que ” vues aériennes “, arguent d’une provocante beauté. Il serait bien temps d’élever ici une statue à Nicéphore Niepce inventeur de la photo, car le Bassin la ” pique ” à merveille, telle une authentique star. Il lui doit beaucoup. ” Un survol, en avion, en hélicoptère, c’est possible ? Oui, ça vaut mieux, même en ULM “. La question n’a pas étonné : preuve qu’elle était la bonne à poser. Car enfin, s’il est un patchwork apparemment inextricable, c’est bien ce puzzle cartographique éclaté là, en dessous, à fleur d’eau. À prendre quelque hauteur, on en saisit, autant que se peut, les formes retorses, les circonvolutions compliquées, les incertitudes, les hésitations et la palette inouïe bousculée et torturée de variations chromatiques ahurissantes. Jouissif, mais de là à en rassembler tous les morceaux, c’est plutôt bonbon. À compléter au sol puisqu’on détient à présent le plan. Après quelques pas dans le ciel on s’y sent de plain-pied. C’est le moment de redescendre sur terre. Utiliser un engin flottant identifié va de soi : la flotte du Bassin compte paraît-il plus de        2 000 bateaux et autres. ” Sorties au crépuscule : coucher du soleil côté noroît, coucher du soleil façon Sud-ouest à l’Ile aux Oiseaux ” : alors il y aurait coucher de soleil et coucher de soleil. Ainsi donc, comme on assistait à celui de Louis XIV au château de Versailles, on assiste ici à celui du soleil. De la pinasse, barque typique s’il en est – même revue – au kayak de mer et au bac à voile, tout est bon pour embarquer. Débarquer et marcher, chasser même, valent aussi car l’eau et la terre se partagent un univers végétal en folie, des milliers d’oiseaux aussi.”Ph Couderc